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  Vive la nouvelle économie !!
Dossier de la semaine du 13 au 19 novembre par Daniel Ichbiah

mois... C'est à peu près le temps qu'a duré l'euphorie pour les start-ups en France. Aux Eta ts-Unis, les créateurs de Net entreprises ont bénéficié de 6 années d'enthousiasme. Sur notre terre accoutumée au scepticisme, la fenêtre de soleil aura été courte, terriblement courte. Pourtant, c'est une vague formidable qui a frappé le Vieux Continent...

La décennie des années 90 allait s'achever comme elle avait plus ou moins démarré, dans la morosité avec une jeunesse déboussolée qui ne croyait plus en grand chose, les grands modèles philosophico-économiques ayant perdu un à un leur capacité mobilisatrice. Pour de nombreux adolescents, la perspective c'était le chômage, les petits boulots, les emplois précaires. Quant à ceux qui avaient l'âme du créateur d'entreprise, ils devaient affronter l'immobilisme et la méfiance des institutions financières françaises.

Je suis journaliste depuis 1986, j'ai eu la chance d'interviewer les plus grands noms américains ou japonais du logiciel (Bill Gates de Microsoft, Shigeru Myiamoto de Nintendo...). Il y a encore dix ans, nous vivions avec l'idée que de telles réussites ne pouvaient pas survenir en France, pour la simple raison que l'environnement financier ne suivait pas.

La différence avec le comportement des investisseurs outre-Atlantique était étonnante. Aux USA, au tout début des années 80, un dénommé Rod Canyon avait pu convaincre un investisseur, Ben Rosen, d'allonger les sous sur une simple bonne idée : construire un IBM PC transportable. Sur sa première année d'existence, sa société Compaq avait battu tous les records économiques connus pour une nouvelle société. J'avais discuté avec Rosen un soir de 1989 et il m'avait alors confié ceci, avec un large sourire : " Tout le monde me connaît pour mes deux gros coups, Lotus et Compaq, qui ont réalisé des performances spectaculaires en Bourse. Ce que les gens ne savent pas, c'est que j'ai investi dans une trentaine de sociétés et que la plupart ne m'ont rien rapporté ! " Qu'à cela ne tienne semblait dire Rosen puisque les revenus tirés de Compaq et Lotus avaient été pharamineux. Après tout, n'était ce pas cela le capital risque ? Savoir prendre des risques.
La vague Internet a frappé l'Amérique dès 1994 et là-bas, les investisseurs ont choisi de soutenir Netscape, Yahoo ! ou CD Now très très tôt. Pendant ce temps là, la France ignorait superbement ce qu'était Internet et les émules de Yang et Filo (créateurs de Yahoo !) se heurtaient à des banquiers assumant leur rôle habituel : méfiance, frilosité, négativité... Lorsque Meyer de Multimania ou Orianne Garcia de Caramail et bien d'autres sont partis à la pêche aux sous vers 1997, ils ont dû affronter cet esprit tellement européen qui sous sa forme la plus déplorable se révèle incapable de projeter, de rêver, de jouer les casse-cous.

La situation a miraculeusement changé au cours de l'été 1999. " D'un seul coup, nous avons pu lever des fonds aisément " confie Pierre-Frédéric Benoît de BuyCentral évoquant le parcours du combattant qu'il fallait faire précédemment. Qu'est ce qui avait changé ? Les fabuleux résultats boursiers des net start-ups américaines avait fini par interpeler les dirigeants français de fonds d'investissement. E*Trade, Amazon, eBay... Semaine après semaine, on pouvait apprendre qu'une autre jeune pousse faisait des prouesses au Nasdaq, le Web révolutionnant la société dans son intégralité. Les médias, à commencer par Libé, faisaient largement écho aux réussites de cette Nouvelle Economie et ouvraient leurs colonnes aux dirigeants français.

Soudainement, Internet était donc devenu réel pour les investisseurs, ces gens dont le métier consiste à faire fructifier l'argent. Une ancienne journaliste de Canal+, Chine Lanzman, pouvait lever des millions de francs sur une simple bonne idée. Les créations d'entreprises se succédaient et certains dirigeants brillaient par leur jeunesse, certains n'ayant même pas atteint leur majorité.

J'ai rencontré de nombreux créateurs de start-up au cours de cette période et j'ai été sidéré de voir cela. Ce qui semblait n'être possible qu'aux USA, cette énergie, cette prime à l'initiative, avait déferlé sur la France. Entendre un dirigeant tel que Pierre Chapaz dire qu'il avait quitté IBM en décembre et que sa société, Kelkoo comptait 50 employés en mars, était une chanson à laquelle nous n'étions pas habitué ici. Ecouter Anne Sophie Pastel dire qu'elle avait démarré toute seule chez elle Aufeminin.com et que quelques mois plus tard, c'était les investisseurs qui étaient venus à elle, donnait du baume au coeur. Le jeune fondateur de Net20ne, Jérémie Berrebi, 21 ans, se voyait invité au Sénat pour parler de son expérience et présenter la Nouvelle Economie à des sexagénaires. Les créateurs de start-up pouvaient même vivre des scènes amusantes : Eric Legent, qui venait juste de lever 25 millions de francs pour Francemp3, se voyait dire par le Crédit Lyonnais qu'après trois mois d'études du dossier, la banque ne pouvait rien pour lui.

Ainsi donc, ce courant qui favorise la création d'entreprise, cette onde magique si répandue dans la Silicon Valley qui vient épauler les créateurs, avaient traversé l'Atlantique pour venir se poser sur notre continent qui prenait soudain un coup de jeune.

Seulement voilà. Il a suffi de quelques ratés (Boo.com, World On Line...) pour que les esprits obscurs ressurgissent avec ce refrain si pénible du vieux loup de mer qui cuve son spleen depuis le bar qui fait face à l'océan " ah, on vous l'avait dit !... on le savait bien que c'était du vent... " Ces donneurs de leçon qui n'ont souvent jamais rien tenté de particulier dans leur existence (combien de ces bourgeois fumeurs de pipe ont essayé de créer une entreprise ?) se permettent de jeter l'hallali sur une génération qui à les entendre, ne penserait qu'au fric, aux gains faciles, et feraient miroiter de la poudre aux yeux aux investisseurs. L'euphorie est déjà tombée et dans les magazines qui abordent la Nouvelle Economie, il est fréquent d'entendre des accents amers ou pessimistes.

Si ces esprits chagrins voulaient bien analyser les choses, ils auraient vu une autre réalité. Ce qui a provoqué la chute du Nasdaq a été l'annonce début mars aux USA par le juge Jackson que Microsoft risquait d'être coupée en deux. Eh bien, désolé de le rappeler, mais si Microsoft a été pendant 14 ans une vedette incontestée du Nasdaq, si Microsoft est une valeur technologique, ce n'est en aucun cas une start-up ! La société a été créée en 1975. Ce qu'il faut comprendre, c'est que la chute d'un titre boursier aussi vaillant que celui de Microsoft ne pouvait qu'affoler la Bourse. De toute l'histoire du Nasdaq, c'est probablement celui qui a le plus rapporté aux investisseurs. Voir ce fleuron du marché technologique trébucher après 14 années de performances historiques a eu une incidence sur toutes les valeurs du Nasdaq et sa chute a entraîné toutes les valeurs vers un rouge temporaire, les start-ups comme les autres. Pourtant, la Bourse des valeurs technologiques s'est rapidement redressé et même si elle n'a pas retrouvé les sommets sans doute excessifs du début de l'année 2000, elle se porte franchement bien. Certes, certaines start-ups célèbres telles que Amazon ont dû licencier du personnel et cela a fait grand bruit. Mais relativisons un peu les choses : comme l'a fait remarquer The Economist, les taux d'échecs et de licenciement sont nettement inférieurs dans les Internet start-up que dans la moyenne des autres entreprises !

Ce qui compte, c'est qu'en France comme ailleurs des dizaines de milliers d'individus animés par une soif de créer, de faire bouger les choses, de participer à une fabuleuse révolution de la société, des dizaines de milliers d'individus ont pris leur destin en main et sont partis à l'aventure. Ils ont eu une idée de service sur le Web, ils sont allés voir des investisseurs, ils ont été écoutés, conseillés, épaulés financièrement. L'arrivée de ces créateurs d'entreprise est une bénédiction pour l'économie française comme pour les autres. Et si la conjoncture a rendu possible de transformer leurs rêves en projets concrets, cela veut dire qu'au bout du compte, il y a des emplois, de nouveaux services, de potentielles richesses...

Franchement, on aurait sérieusement envie de demander à ceux qui se complaisent dans la raillerie et le scepticisme critique d'ouvrir un peu les yeux et de chercher d'autres proies. La Net Economie représente une chance à saisir et il faut à tout prix que ce message continue de passer auprès de tous les jeunes animés par la soif de créer.

A tous ces vieux barbons, on aurait envie de leur crier : " Hé ho, les nostalgiques, le 19ème siècle est terminé ! Désolé de vous l'apprendre. Pendant que vous bourriez votre pipe devant la cheminée, il s'est même écoulé un autre siècle. Et oui, comme le temps passe vite... Le monde a changé. Internet est partout, il amène des gens à mieux communiquer, jouer, travailler. Moi, je serais vous, j'irais de ce pas... acheter un modem. Vous découvrirez un monde qui bouge, qui se transforme, qui se développe. Une révolution qui s'appelle la Nouvelle Economie ! Allez-vous également rater ce train là ?"

Daniel Ichbiah
Auteur de nombreux livres qui font référence
en matière de nouvelles technologies :
"Génération MP3, la victoire de la musique"
"Bill Gates et la saga de Microsoft"
"La saga des jeux vidéo"
"Les nouveaux héros d'Internet¨ etc.
Site Web : http://www.ichbiah.com

 
 
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