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plus qu'un phénomène de société, l'internet est devenu
un élément incontournable de la vie des entreprises. De façon
générale, la distinction entre nouvelle et ancienne économie
n'a plus grande signification. Non seulement l'engouement des marchés et
des capital-risqueurs est nettement retombé avec une selection plus stricte
des entreprises, mais les activités internet, qui jusqu'alors étaient
du domaine des " start-up ", s'intègrent de plus en plus au sein
des groupes traditionnels. En effet, ceux-ci orientent désormais leur gestion
interne quotidienne vers les méthodes de l'e-économie
L'internet
pour une entreprise ne se limite plus à un simple site décrivant
les activités et l'infrastructure de la société ; il doit
désormais servir à optimiser les activités génératrices
de valeur ajoutée. En effet, grâce au commerce électronique
(dit aussi e-commerce), les entreprises mettent en place des plate-formes visant
à améliorer le commerce inter-entreprises ou BtoB. Ces structures
virtuelles permettent entre autre d'améliorer les chaînes d'approvisionnement
auprès des fournisseurs et ainsi optimiser la gestion du besoin en fonds
de roulement.
Nombres de plate-formes ont ainsi été mises en place dans tous les
secteurs d'activités dont l'automobile où quatre des cinq plus grands
mondiaux (General Motors, Ford, DaimlerChrysler, Renault-Nissan) ont développé
Covisint. Au dire des membres de ce " consortium " temporaire, "
Covisint devrait entraîner une nouvelle manière, plus rapide et plus
efficace de communiquer, collaborer, acheter, vendre et partager des informations
d'acheteur à fournisseur tout le long de la chaîne d'approvisionnement
en favorisant le développement des produits ".
Dans un secteur d'activité où la concurrence est extrêmement
vive, on peut aisément s'interroger sur les raisons qui poussent ces constructeurs
automobiles à se regrouper dans une collusion contre nature. Mais la mise
en place de ces systèmes engendrera de tels gains de productivité
que l'intérêt commun prévaut indubitablement.
Même
dans le secteur bancaire, les stratégies internet fleurissent. Ainsi, la
Deutsche Bank a développé ces activités que ce soit dans
la banque de détail, la banque d'investissement, le BtoC ou le BtoB. Avec
actuellement 750.000 clients utilisant le net et un objectif de 3.000.000 de clients
en 2003, la Deutsch Bank apparaît comme un des leaders européens
dans ce domaine. En outre, le groupe envisage une extension de ces activités
au niveau international grâce à son portail financier Moneyself.
L'internet prend donc un essor considérable même dans des activités
traditionnellement plus rigides; l'impact majeur de ces technologies sera flagrant
dans la banque de détail où la concurrence sera probablement la
plus active.
Pourtant,
tant dans le BtoB que dans le BtoC, les sociétés ont subi la baisse
récente du Nasdaq. Les exemples retentissants tels que Boo.com ne justifient
pas entièrement les revers opérés sur le marché ;
la question inhérente est plutôt celle de la rentabilité que
l'on peut escompter de ces activités. Or celle-ci est loin d'être
assurée. D'après une étude de Forrester Research seules 5%
des plate-formes devraient survivre d'ici 2004.
L'exemple
de VerticalNet.com est significatif; malgré un partenariat avec Microsoft
qui lui apporte un carnet d'adresses conséquent, cette plate-forme BtoB
ne dégage qu'une faible rentabilité (grâce aux commissions
sur transactions & à la publicité sur le site) et fait face
à une concurrence accrue (plus de 400 start-up sur le marché américain).
La généralisation des réseaux et l'introduction d'internet
dans la vie quotidienne des entreprises sont donc aujourd'hui une réalité.
D'après Jacques Barraux & Patrick Chabert (Les Echos du 7 juin 2000),
l'accélération de la convergence entre l'ancienne et la nouvelle
économie a deux causes majeures; d'une part un aspect culturel qui se traduit
par l'entrée des européens dans l'économie numérique.
D'autre part, un aspect industriel au travers de la conversion massive des entreprises
des secteurs traditionnels aux méthodes de l'e-économie.
D'autres considèrent que l'innovation technologique va avoir deux effets
majeurs, à savoir développer de nouveaux modèles économiques
que l'on peut appeler nouvelle économie et transformer les modèles
de l'ancienne économie. Une chose est certaine : les entreprises doivent
s'adapter aux mutations récentes en réfléchissant à
la réorganisation de leur chaîne de valeur interne. D'après
Jacques Bely (les Echos du 6 juin 2000), " ne pas engager la réflexion,
c'est laisser aux marchés, aux clients et aux concurrents la direction
du futur ". Cependant cette refonte doit être effectuée avec
prudence car si " développer des projets, dits de nouvelle économie,
peut apparaître séduisant pour une entreprise de l'ancienne économie,
en fait c'est une logique d'actionnaire qui réalloue ses ressources en
se diversifiant sur de nouveaux secteurs ". Internet doit donc être
intégrer subtilement sans changer le métier de base mais en étant
un complément essentiel assurant une meilleure productivité.
Nathalie PELRAS
/ Richelieu Finance
Gérante du FCP TECH NET
www.richelieufinance.fr
Tel : 01 42 89 00 00
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