C'est vrai que la tentation est grande. Avec les solutions automatiques d'achats de mots clés, comme les AdWords de Google par exemple, il est très facile de profiter de la notoriété d'une entreprise concurrente ou d'une marque pour être bien « positionné ». Par exemple, un grossiste en boissons gazeuses au cola pourrait utiliser comme mot clé « Coca-Cola ». Techniquement, c'est possible ! Les internautes tapent comme mot clé dans Google la marque de la célèbre boisson et le site du grossiste se retrouve en haut de la page de résultats, dans les liens sponsorisés. C'est facile, pas très cher
mais on risque gros, très gros.
Associer une marque qui ne vous appartient pas à votre produit, c'est en premier lieu de la contrefaçon. C'est aussi de la concurrence déloyale. En effet vous utilisez une notoriété
qui ne vous a rien coûté et qui est le résultat des investissements d'un autre
Quelle responsabilité pour les moteurs ?
Et surtout ne pensez pas que les tribunaux auront du mal à juger ces faits. Ils sont saisis depuis plusieurs années pour des cas similaires : détournements de mots clés dans les « métas », réservation de domaines avec le nom de grandes entreprises ou des marques. La jurisprudence commence à être importante et renseignée : « le voleur » a toujours tort.
Il reste une grande inconnue, en France en tous les cas : quelle est la responsabilité du moteur de recherche qui permet une action de « position squatting » ? En effet, si les hébergeurs doivent surveiller les contenus des sites de leurs clients mais aussi tout mettre en uvre pour éviter ou faire cesser un délit, pour l'instant, il n'y a pas de consignes pour les acteurs du positionnement. Devront-ils partager la responsabilité en cas de condamnation ? La réponse devrait être connue dans l'année, avec plusieurs décisions de justice attendues.
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